Au-delà du travail de documentation des pratiques enseignantes, l’un des objectifs du P.E.I était de contribuer à la formation continue des professionnels mobilisés (enseignants et formateurs). C’est pourquoi, le 17 mai 2024, un atelier de formation collectif d’1h30, en visioconférence, a été proposé aux 8 volontaires.
La formation proposée a permis aux enseignants d’aller au-delà de la simple proposition d’activités d’individualisation, qui ne font qu’accentuer le stéréotype du « sur mesure pour cet apprenant ». À l’inverse, les classes ordinaires sont désormais toutes hétérogènes et comptent un grand nombre d’élèves, une configuration qui requiert un travail en collectif.
Le point de vue adopté lors de cet atelier était le suivant : la différenciation pédagogique permettrait, dans une perspective pragmatique, de mieux gérer la diversité des facteurs et des acteurs qui interagissent dans une classe ordinaire.
Aussi, les objectifs de l’atelier étaient de :
- Parcourir ou découvrir les principes de la différenciation pédagogique ;
- Favoriser la collaboration entre pairs dans les stratégies pédagogiques mobilisées, tout en visant une ouverture à l’approche de la différenciation pédagogique.
Tout d’abord, une brève présentation de la différenciation pédagogique a été proposée, suivie par une visualisation d’exemples transversaux de pratiques en situation de classe. Ensuite, les enseignants et les formateurs ont partagé entre eux pour trouver des propositions, ou de nouvelles activités, qui favorisent la réussite de tous les apprenants, en intégrant leurs spécificités.
Dans la première partie de l’atelier, 3 questions ont orienté la réflexion :
- Qu’est-ce que la différenciation pédagogique ?
- Pourquoi différencier ?
- Sur quoi peut porter la différenciation ?
Le choix de ces dispositifs a été motivé par les résultats de notre participation à différents colloques, journées de formation et ateliers proposés par les différents services départementaux de l’Éducation nationale (École Académique de Formation Continue, CASNAV de Nantes, Réseau Canopé…). Il s’agit des dispositifs ayant été identifiés comme les plus efficaces à l’issue de ces différentes manifestations.
Le rapport de synthèse « La différenciation dans l’enseignement : état des lieux et questionnement » d’Alexia Forget, remis au CNESCO en 2017, ainsi que la consultation d’autres ouvrages (Bablon, Meirieu et al., 2019 ; Stordeur, 2022), ont servi de base théorique pour répondre à ces interrogations. Dans le cadre de ces premiers échanges, les participants ont également identifié que, pour différencier efficacement, l’enseignant devait s’engager cognitivement, pédagogiquement et affectivement dans la recherche de stratégies de compréhension mutuelle au sein des groupes-classes accompagnés.
Dans la deuxième partie de l’atelier, plusieurs dispositifs transversaux d’appui pédagogique ont été présentés :
- les stratégies de coopération (Connac, 2017) ;
- la classe coopérative (Connac, 2017) ;
- la classe mutuelle (Faillet, 2019) ;
- les formes d’individualisation (Connac, 2021) ;
- le plan de travail ;
- la table d’appui ;
- le tutorat (Forget, 2017) ;
- l’accueil et l’enseignement auprès des élèves allophones (CASNAV de Nantes, supports Eduscol , « Nous aussi » et Unapei consultés en avril 2024) ;
- la question de l’accessibilité des contenus (Toullec-Théry, 2021 ; Outils du Réseau Canopé, formatrices Marie Burtin et Aude Mory, consultés en avril 2024).
La dernière partie de l’atelier a permis aux 6 enseignants et aux 2 formateurs de proposer d’autres dispositifs d’appui pédagogique, en tenant compte des grandes étapes pour l’organisation des séances :
- le début (rituel de démarrage, temps de sensibilisation ou phase de tissage) ;
- le corps de la séance (temps de situation d’apprentissage, de verbalisation des actions, temps de formalisation des acquis) ;
- la fin de la séance (temps d’évaluation, temps de réflexion sur le réinvestissement des acquis).
Quelques exemples de propositions ressorties au cours des échanges :
